Désinformation : un obstacle à la réussite des travailleurs étrangers temporaires

Immigrant Québec, une organisation à but non lucratif, a créé un guide en différentes langues avec des informations pour orienter les immigrants vers les ressources et les services-conseils en matière de santé, fiscalités, droits, activités sociales, culturelles et sportives, dans le but de leur faciliter la vie avec des conseils pratiques.

Silvana Suárez Ardila - Iniciative de journalisme local

Avec l’objectif premier d’obtenir des expériences réussies en immigrantion, cette organisation travaille pour le bien-être de la relation entre les employeurs, les entités du Québec et les travailleurs temporaires pour informer les personnes immigrantes vulnérables sur leurs droits et responsabilités.

« Nous avons beaucoup de cas d’immigrants qui signalent travailler un nombre excessif d’heures et nous le constatons également dans nos déplacements. Notre approche est d’être un outil de médiation […] parce que, pour une raison ou une autre, ils ignorent qu'ils ont exactement les mêmes droits qu'un travailleur canadien » a dit Francisco Salazar, superviseur du programme de soutien aux travailleurs migrants d’immigrant Québec.

Ce guide, distribué dans les différentes villes du Québec, permet également à l'employeur de connaître en détail les droits des travailleurs immigrants afin de ne pas les violer.

« Nous avons remarqué un manque important de connaissances sur les droits du travail, un immigrant qui ne connaît pas la loi, mais nous avons également remarqué un manque de connaissance de l’employeur qui ne connaît pas la loi non plus, alors c’est une épée à double tranchant où les deux devraient être informés », a-t-il expliqué.

Isolement et manque d’accès à l’information

La CNESST (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail) a constaté 97 cas d’infractions à la suite de la dénonciation d’abus subis par les travailleurs étrangers temporaires en 2023.

«La CNESST est un allié stratégique qui dispose d’une brigade qui se déplace et qui est une première ligne pour la prévention et l’information », a-t-il dit.

Selon Francisco, beaucoup ne savent pas que les travailleurs vulnérables, maltraités ou ayant subi des actes de violence, peuvent se voir accorder un permis de travail ouvert. Ils ignorent également qu’ils peuvent s’inscrire à un programme d’études sans avoir à obtenir un permis d’études ou encore qu’ils devront posséder un certain niveau de français lorsqu’ils feront éventuellement leur demande de renouvellement de permis.

En ce qui concerne la «Table de concertation de la MRC de l’Érable», dont Francisco fait partie, le fonctionnaire a expliqué qu'il « est un espace où les différents acteurs de la région peuvent s’informer dans les cas où par exemple l’employé a un problème de santé mentale, de traduction ou de système de déplacement ».