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Yves-François Blanchet en tournée : bilan électoral, critique de Carney et défense du Québec
En visite dans Charlevoix dans le cadre de sa tournée estivale, Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, s’est confié sur l’état de son parti, la dernière élection canadienne, et sa vision du nouveau gouvernement fédéral dirigé par Mark Carney. Il a également glissé quelques mots sur Caroline Desbiens, la députée bloquiste défaite dans Montmorency-Charlevoix.
Mathieu Larivière – Initiative de journalisme local
Monsieur Blanchet reconnaît que les résultats électoraux ont été éprouvants, avec la perte de plus d’un tiers des députés bloquistes à Ottawa. Pourtant, il refuse d’y voir un échec personnel. « Je ne l’ai pas vécu comme un sentiment d’échec. J'ai bien vu la tempête qui nous était arrivée en pleine poire. [...] J’étais beaucoup plus prêt cette fois-ci », confie-t-il. Il souligne avoir mieux géré l’après-campagne que lors du scrutin de 2021. Il évoque toutefois un profond choc pour plusieurs militants. « Il y a un deuil purement émotif. [...] Les gens étaient au front, ils y croyaient, et ça n’a rendu que plus difficile le lendemain de l’élection », analyse-t-il.
Malgré ce recul, le chef du Bloc Québécois considère que son parti a conservé une position stratégique à la Chambre des communes. « À 22, on a beaucoup plus d’influence dans le Parlement qu’à 33 », affirme-t-il. Selon lui, le Bloc détient souvent un vote déterminant dans les comités parlementaires, ce qui lui permet de peser dans les débats législatifs. Il donne en exemple le projet de loi C-5, qualifié de « terrible », auquel son parti a réussi à apporter des modifications significatives, notamment en exigeant l’accord des provinces plutôt qu’une simple consultation.
Style ambivalent du premier ministre
Yves-François Blanchet réserve ses critiques les plus sévères à l’égard du nouveau premier ministre, Mark Carney, qu’il compare à un dirigeant d’entreprise, plus qu’à un chef de gouvernement. « Il est essentiellement, dans sa vision, le président-directeur général du Canada Inc. », lance-t-il, ajoutant que monsieur Carney est « là pour exécuter la mise en place d’un mégaprogramme d’infrastructures énergétiques ». Selon lui, cette approche corporatiste éloigne davantage le fédéral des réalités québécoises. Cependant, il note une amélioration dans les échanges, par rapport à ceux qu’il pouvait avoir avec son prédécesseur, Justin Trudeau. « Une bonne partie du règlement de la gestion de l’offre s’est passée dans une rencontre d’environ 45 minutes […] où on comprenait ce que l’autre espérait », donne-t-il en exemple.
Sur la scène commerciale, le chef bloquiste dénonce ce qu’il perçoit comme une soumission aux exigences de Donald Trump, alors que les négociations d’un nouveau traité de libre-échange battent leur plein. « Ce qui semble être la non-stratégie de Mark Carney, c’est de donner à monsieur Trump tout ce qu’il veut », dit-il. Il avoue être inquiet des concessions faites sur le cuivre, les géants du numérique et les contre-tarifs.
Charlevoix et les régions
Enfin, Yves-François Blanchet maintient qu’il poursuivra sa tournée estivale, qu’une circonscription soit détenue par le Bloc Québécois ou non. Il défend cette proximité avec les régions comme essentielle, tout en abordant les enjeux liés à l’immigration et à l’identité québécoise. « Le Québec est d’abord la terre d’accueil la plus généreuse au monde [...] nous, comme nation originale et différente, si on ne fait pas attention, on va s’éteindre doucement », exprime-t-il.
Quant aux rumeurs de passage de députés fédéraux à la politique provinciale, notamment Caroline Desbiens, qui a été défaite dans Montmorency-Charlevoix, il reste prudent, mais ouvert à l’idée. « Le téléphone va peut-être sonner, il ne va peut-être pas sonner. Puis, la décision se prendra éventuellement. Puis, les premiers que je vais aller aider, c'est ceux-là », conclut-il.
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La Télévision de Charlevoix-Ouest (TVCO) existe depuis 1976. Elle est une entreprise de télévision communautaire locale qui diffuse du contenu de nature sociale, culturelle et économique. Elle est gérée et soutenue par le milieu et compte maintenant cinq employés à temps plein.
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