Que ce soit la dépendance ou l’addiction aux substances psychoactives, à la technologie ou même aux jeux de hasard, ces comportements sont difficiles et longs à traiter, ce qui en fait un enjeu majeur dans la région de l’Est de l’Ontario.

Dania Maisonneuve – Initiative de journalisme local

Yolène Deschênes, psychothérapeute autorisée et superviseure du programme intensif par intérim des services en dépendances et troubles concomitants du Centre d’appui et de prévention (CAP), nous parle des défis liés aux traitements des dépendances et des addictions dans la région.

Un processus de traitement long et compliqué
Le processus de traitement et de rétablissement est loin d’être facile. « Travailler un problème de dépendance ou d’addiction, c’est pas juste d’arrêter de consommer », affirme Mme Deschênes. Elle explique que le processus consiste également à travailler son estime de soi, sa santé mentale, ses défis personnels, ses habitudes de vie, et même ses relations avec les autres. « Tout ça, ça peut pas se faire en trois semaines », ajoute-t-elle.

Par ailleurs, ce n’est pas parce que le processus de thérapie est terminé que tout est réglé. Mme Deschênes explique qu’il n’est pas toujours évident pour les individus de retourner à un rythme ou un mode de vie normal. Elle précise que ce n’est pas tout le monde qui a accès à un logement ou à un environnement adéquat. C’est pourquoi les organisations de la région tentent d’offrir des services adéquats ainsi que des services post-traitement afin d’éviter les rechutes.

L’importance des services offerts dans sa langue natale
Étant donné que la communauté francophone est petite dans la région d’Ottawa, les différents partenaires communautaires se serrent les coudes. Ensemble, ils facilitent l'accès aux services adéquats afin de rendre ces services accessibles le plus rapidement possible pour intervenir aux moments opportuns.

À cet effet, Mme Deschênes souligne l’importance de l’accès à des services et des soins de santé dans sa langue maternelle. Elle explique justement l’importance de pouvoir s’exprimer dans sa langue maternelle, puisque celle-ci constitue « le langage de nos émotions ». Autrement dit, il est beaucoup plus facile pour les individus d’exprimer leur ressenti à l’aide d’une langue qu’ils maîtrisent.