La famille Cuapantecatl lutte pour rester à Plessisville alors qu'elle fait face à des menaces de mort au Mexique

La famille Cuapantecatl, qui a fait l’objet de représailles et de menaces de mort de la part d’un cartel mexicain, risque d’être expulsée du Canada et retournée dans son pays d’origine, si les autorités n’intercèdent pas en sa faveur. Elle affirme que ses deux anciens avocats auraient commis des irrégularités dans un dossier de demande d’asile au Canada, où ils habitent depuis 2019.

TVCÉ – Initiative de journalisme local

José de Jesús Cuapantecatl Escobar et son épouse Flor del Rocío Hernández del Río ainsi que leurs deux enfants ont imploré le ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, de leur permettre de rester au Canada, lors d’une conférence de presse organisée dans l’Hôtel de Ville de Plessisville, le 23 octobre.

 « S'il pouvait se toucher un peu [le cœur] et qu’il fasse un acte humanitaire avec nous, avec ma famille avec mes enfants, je serais infiniment reconnaissante », dit avec émotion madame Hernández del Río.

La menace du cartel de la drogue mexicain « los Zetas »
Avant de venir au Canada en 2019, le père et la mère de famille mexicaine affirment avoir été menacés de mort lorsqu’ils n’ont pas versé leur paiement mensuel au cartel de la drogue mexicain los Zetas. Ce groupe a requis d’eux un versement mensuel pour ouvrir les portes de leur restaurant dans la ville de Réforme Chiapas.

« Nous avons payé 4 mois, mois après mois, mais il est arrivé le moment où on n'avait plus l'argent pour payer. Donc, nous avons décidé de fermer le restaurant », souligne madame Hernández.

« Le cartel nous laissait des couvertures dans les rideaux. Ils nous ont laissé des menaces qui disaient que si nous ne payions pas, ils allaient nous tuer », continue la mère de famille.

Fuite au Canada
La famille Cuapantecatl dit avoir démangé de leur résidence vers la maison de leurs parents pour se cacher du cartel.

Ensuite, le père de famille s’est rendu au Canada avec un visa de touriste en ignorant qu’il pouvait demander l’asile au Canada. Son épouse est restée au Mexique avec leurs enfants, mais a échappé de peu à un enlèvement.

« J’emmenais mes enfants à l'école et quand je suis allé les chercher une voiture m'a coupé la route et quelques hommes sont descendus armés et avec de cagoules.  Ils ont commencé à frapper la vitre de la voiture pour que je descende, c'est-à-dire que je descends avec mes enfants », raconte madame Hernández.

Après cet évènement elle est venue au Canada en novembre 2019, laissant ses enfants au Mexique avec les grands-parents des enfants. À la suite de la pandémie de COVID-19 et les restrictions de voyage, les enfants ont pu rejoindre leurs parents au Canada uniquement en 2021.
 
 
Demande de réfugié refusée
En 2022, la famille Cuapantecatl a fait une demande d’asile à l’État canadien. Mais la Commission de l’Immigration et du statut des réfugiés du Canada a conclu, le 21 avril et le 23 mai 2023, que les membres de la famille n’avaient pas réussi à démontrer que leur vie serait à risque s’ils retournaient au Mexique.

En conséquence la demande de refuge au Canada a été rejetée et ils attendent un ordre de renvoi au Mexique imminent.

La famille accuse à ses deux anciens avocats, Me Roberto Augusto Godoy et Me Marco-Pierre Caza, d’avoir commis des erreurs intentionnelles qui auraient miné leur demande d’asile.